jeudi 20 août 2009

Un denier de Caracalla César avec la Félicité (Rome, 197)

En 193, après sa prise de pouvoir et l'élimination de Didius Julianus, Septime Sévère dut faire face à la concurrence de Pescennius Niger en Orient qui s'était aussi proclamé empereur. Afin d'éviter d'être débordé à l'ouest par un autre rival potentiel, Clodius Albinus alors gouverneur de Bretagne, l'empereur lui offrit de partager le consulat de 194 et l'associa au pouvoir avec le titre de César. Cela fit de lui un corégent et un successeur désigné. Or, Septime Sévère avait d'autres ambitions, il décida de se rattacher fictivement à la famille de Marc-Aurèle. Il remettait ainsi en place le procédé de succession héréditaire et dynastique qui avait prévalu à la fin du règne des Antonins. Il s'en suivit une rupture entre les deux hommes, Clodius Albinus se proclamant alors lui-même Auguste. Sévère demanda alors au Sénat de le déclarer ennemi public. En 196, Septime Sévère proclama son fils aîné Bassianus (Caracalla), César, ce qui attisa encore plus l'hostilité d'Albinus. Cette querelle se termina dans le sang le 19 février 197 avec la bataille de Lyon qui se solda par la victoire de l'empereur officiel.


n°C5

Dénomination: Denier

Empereur: Caracalla (César)

Avers: M AVR ANTON - CAES PONTIF - Buste, tête nue, drapé à droite.

Revers: IMP-ERII - FELICITAS - La Félicité, debout à gauche, tenant un caducée de la main droite, et portant un enfant sur le bras gauche.

Atelier (année de frappe): Rome (197)

Références: RSC 95 (35£) - RIC 9 (C) - BMC W199 - Hill 282 (C) - BnF 6722

Caractéristiques: Argent, 16mm, 3.01g, 12h.

Note: ce denier est typique des années 196-198 avec un flan court.

Commentaire:

Ce denier n'est pas le premier frappé pour Caracalla César, mais résume bien le message politique voulu par son père Septime Sévère. Le nom de règne du jeune César, il a neuf ans en 197, est Marcus Aurelius Antoninus, comme les derniers empereurs de la glorieuse dynastie précédente. Ce nom se retrouve à l'avers avec le titre de César, désormais attribué aux héritiers, Auguste étant réservé à l'empereur régnant, et celui de Pontife qui est une charge religieuse. Au revers, on a la Félicité de l'Empire (Imperium sous entendu Romanum) qui est apportée par l'enfant dans les bras de la personnification. Elle porte aussi le caducée, symbole de paix. Felicitas est abondamment traitée dans le monnayage romain, mais il s'agit ici de la seule fois où elle porte à la fois un caducée et un enfant.

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