mercredi 30 décembre 2009

Le départ de l'empereur pour la Bretagne - Denier de Caracalla (Rome, 208)

Ce denier commémore le départ en 208 des trois empereurs pour l'île de Bretagne. Septime Sévère et ses deux fils ne sont pas les premiers à se rendre en Britannia. Outre Jules César qui a débarqué à deux reprises en -55 et -54, c'est Claude qui a conquis l'île de 43 à 47 et en a fait une province romaine. 
Hérodien nous relate le départ des trois Césars en ces mots: "Pendant que Sévère voyait avec indignation la conduite de ses fils et leurs goûts pour de frivoles plaisirs, il reçut une dépêche du gouvernement de la Bretagne, qui lui annonçait que les Barbares s'étaient soulevés, et que dans leurs incursions ils pillaient et dévastaient tout le pays. Le gouverneur demandait un secours de troupes ou même la présence de l'empereur. Sévère reçut cette nouvelle avec plaisir : il aimait avec passion la gloire; après avoir obtenu dans l'Orient et dans le Nord des victoires éclatantes et de glorieux surnoms, il désirait pouvoir élever de nouveaux trophées jusque chez les Bretons. Il voulait en outre éloigner de Rome ses fils, pour les habituer, loin du luxe et des plaisirs de la capitale, à la vie sobre et pénible des camps. Il décréta donc une expédition contre la Bretagne, et voulut la diriger, malgré son grand âge et la goutte qui le tourmentait. Mais il avait encore plus de fermeté d'âme qu'aucun des plus jeunes Romains. Il se mit en route, se faisant presque toujours porter en litière, pressant sa marche et s'arrêtant le moins possible. Ses fils l'accompagnaient : il traversa l'Océan et débarqua en Bretagne, avant qu'on y sût son départ, ou qu'à Rome on pût espérer son arrivée. Il rassembla de toutes parts des troupes, forma une armée nombreuse et se prépara vigoureusement à la guerre." (Livre III, Chapitre XLVI, Trad. L. Halévy).



n°C9

Dénomination: Denier

Empereur: Caracalla

Avers: ANTONINVS - PIVS AVG - Tête laurée à droite.

Revers: PONTIF TR P XI COS III // PROF - Caracalla en habit militaire à cheval à droite ; devant lui, un captif à terre.

Atelier (année de frappe): Rome (208)

Références: RSC 510 (40£) - RIC 108 (S) - BMC S574-5 - Hill 983 (S)

Caractéristiques: Argent, 20 mm, 3.45 g, 6 h.

Note: Sur ce denier, la titulature de l'empereur s'expose sur le revers, mais c'est en exergue que l'iconographie est explicitée: PROF pour profectio, le départ. Il existe une variante sans le captif sous le sabot du cheval. De plus, un autre type existe où l'empereur à cheval est précédé d'un soldat.

Commentaire:

Outre la description habituelle d'une scène de profectio, on notera que l'empereur s'en va déjà victorieux. En effet, un captif minuscule face à la majesté du jeune Auguste cavalier se trouve agenouillé sous le sabot de la patte antérieure. Au terme de cette expédition, la province de Bretagne sera divisée en deux, mais la mort de Sévère obligera Caracalla et Géta à rentrer précipitamment à Rome.

samedi 19 décembre 2009

Un denier dynastique: portraits affrontés des deux fils de Septime Sévère (Rome, 201)

En 201 est émise une des plus célèbres séries monétaires impériales: les aurei et deniers dynastiques de Septime Sévère. Sur ces monnaies, au lieu des revers traditionnels avec des divinités en pied ou d'autres scènes, nous avons à nouveau des portraits. Par l'intermédiaire de ce médium extraordinaire qu'est la monnaie, de par sa production et sa diffusion énorme dans l'Empire, Septime Sévère met en avant sa famille et en particulier ses fils, les héritiers du trône. Si certains deniers dynastiques présentent, en plus du traditionnel portrait au droit, un autre portrait au revers, d'autres monnaies présentent deux voire même trois portraits!



n°S80

Dénomination: Denier

Empereur: Septime Sévère

Avers: SEVERVS - PIVS AVG - Tête de Septime Sévère laurée à droite.

Revers: AETERNIT IMPERI - Bustes affrontés de Caracalla lauré, drapé et cuirassé, et de Géta, tête nue, drapé et cuirassé.

Atelier (année de frappe): Rome (201)

Références: RSC SSCG6a (500£) - RIC 251 (R3) - Hill 517 (R4)

Caractéristiques: Argent, 19 mm, 3 g, 7 h.

Note: ces deniers exceptionnels sont tous d'une grande rareté, ce type avec Caracalla et Géta drapés et cuirassés est absent des collections de la Bibliothèque nationale de France et du British Museum. Ces deux établissements et collections de référence possèdent en revanche un type différent avec des têtes nues au lieu des bustes habillés. Notons aussi qu'à la BnF une variante très proche de notre denier existe, mais Géta y est seulement drapé. Sur notre exemplaire, Géta apparaît bien drapé et cuirassé, on voit clairement les ptéryges sur l'épaule gauche et les écailles de la cuirasse dans le dos.



Commentaire:

La légende AETERNITAS IMPERI, "l'Eternité de l'Empire", présente l'avenir sous un jour radieux, car ces deux enfants seront amenés un jour à régner sur Rome. Même s'ils ont déjà les titres d'Auguste pour l'aîné et César pour le cadet, ils n'ont pas encore réellement de pouvoir. En 201, Caracalla n'a que treize ans et Géta douze. Mais Septime Sévère en fondant une nouvelle dynastie veut indiquer aux habitants de l'Empire qu'un nouvel âge d'or commence. Nous avons déjà vu que les deux frères ne s'entendaient guère. Le camée présenté dans ce message précédent relève de la même mise en avant de la famille impériale que ces émissions monétaires dynastiques.
La rareté de ces monnaies indique qu'elles s'intégraient dans des émissions spéciales certainement destinées à des dignitaires du régime ou des serviteurs zélés du pouvoir comme des militaires, sénateurs, magistrats ou hauts fonctionnaires. 

samedi 12 décembre 2009

Vénus sur un antoninien de Julia Domna (Rome, 216)

En 215, Caracalla introduit une nouvelle dénomination et sa mère émet toujours des monnaies à son effigie, une officine de l'atelier romain étant exclusivement dédiée à son monnayage. Il est donc normal qu'il y ait eu aussi des émissions d'antoniniens à son nom, d'autant plus qu'elle assure en quelque sorte l'interim du pouvoir durant la campagne oriental de son fils. Outre un diamètre un peu plus grand et un poids plus important que le denier (une fois et demie), le principal élément de différentiation est le buste. Alors que sur les deniers l'empereur porte une couronne de laurier et ne possède aucun vêtement, sur les antoniniens il est radié et porte draperie et/ou cuirasse. Julia Domna porte un diadème sur les antoniniens et le buste est très souvent posé sur un croissant de lune. Ainsi le symbole lunaire est associé à l'impératrice et le symbole solaire à l'empereur.

n°J18

Dénomination: Antoninien

Impératrice: Julia Domna

Avers: IVLIA PIA - FELIX AVG - Buste diadémé, drapé à droite, le tout posé sur un croissant.

Revers: VENVS GENETRIX - Vénus assise à gauche, tendant la main droite et tenant un sceptre de la main gauche.

Atelier (année de frappe): Rome (216)

Références: RSC 211 (75£) - RIC 388a (S) - BMC C22-3A - Hill 1528 (C) - BnF 6660

Caractéristiques: Argent, 25 mm, 4.4 g, 12 h. - Ex. Poinsignon

Note: Il s'agit du plus commun des antoniniens de Julia Domna.

Commentaire:

A Rome, le temple de Venus Genetrix a été construit par Jules César à la suite d'un voeu avant la bataille de Pharsale contre Pompée en 48 av. J.-C. Il était entièrement en marbre avec huit colonnes en façade et également huit colonnes sur les côtés. On y trouvait à l'intérieur de la cella de nombreuses oeuvres d'art: peintures grecques, statues de César et de Cléopâtre et bien sûr la statue de Vénus en bronze par le sculpteur grec Arcésileos. Jules César prétendait descendre comme tous les Julii de Vénus par l'intermédaire d'Enée, le héros troyen. Ce temple situé au niveau du forum de César a été à plusieurs reprises reconstruit, en particulier par Trajan, puis par Dioclétien suite à l'incendie sous Carin en 283. Il ne reste cependant aujourd'hui que 3 colonnes avec une architrave. Les chapiteaux et la frise sculptée laissent imaginer un somptueux décor.


Temple de Venus Genetrix (Forum de César - Rome)

samedi 5 décembre 2009

Deux frères qui se détestent - Denier de Géta (Rome, 202)

La propagande mise en place par Septime Sévère met en avant sa progéniture, dont il fait ses héritiers désignés. Il rompt ainsi avec l'adoption du "meilleur" en vigueur sous les premiers Antonins. La nouvelle dynastie est sensée apporter, comme sur cette monnaie, la Sécurité de l'Empire. On va voir que les héritiers ne s'entendent pas vraiment...


n°G4

Dénomination: Denier

Empereur: Géta

Avers: P SEPT GETA - CAES PONT - Buste, tête nue, drapé et cuirassé à droite.

Revers: SECVRIT - IMPERII - Securitas assise à gauche tenant un globe dans sa main droite.

Atelier (année de frappe): Rome (202)

Références: RSC 183a (30£) - RIC 20b (C) - BMC S240note - Hill 553var. (C2)

Caractéristiques: Argent, 19 mm, 3.41 g, 12 h.

Note: Hill oublie le buste drapé et cuirassé dans son inventaire et ne retient que le buste drapé. De même, les 4 exemplaires du BMC sont signalés comme étant avec un buste drapé, or le seul exemplaire illustré montre clairement des ptéryges à l'épaule.

Commentaire:

En 202, de nombreuses festivités ont lieu, j'aurai l'occasion d'en reparler, afin de célébrer le triomphe parthique, la mariage de Caracalla et Plautille ainsi que les Décennales de Septime Sévère. "Après toutes ces fêtes, il resta à Rome, où il passa plusieurs années, rendant assidûment la justice, s'occupant des affaires de l'État et donnant le plus grand soin à l'éducation de ses enfants", nous dit Hérodien. Cependant ses fils lui donnent de nombreux soucis. Géta, le fils cadet, est César et n'a donc pas le même rang que les deux Augustes, son père et son frère aîné. La différence de traitement entre les deux fils a certainement dû jouer dans la relation entre les deux frères, l'un rabaissant l'autre et le plus jeune ayant sûrement de l'amertume et de la jalousie envers son frère aîné.
Toujours en citant Hérodien, voici comment les relations des deux frères sont relatées: ils "nourrissaient entre eux une haine qui s'était manifestée dès leurs premiers ans. Soit qu'alors ils fissent lutter des cailles et des coqs, soit qu'ils figurassent dans ces combats simulés qui sont un des jeux de l'enfance, ils prenaient toujours un parti différent : ils montrèrent les mêmes sentiments dans les jeux du cirque et pour le choix de leurs plaisirs. Souvent opposés l'un à l'autre, ils étaient toujours séparés et n'avaient aucun goût commun : ce qui plaisait à l'un déplaisait nécessairement à l'autre. Ils étaient assiégés de courtisans, de favoris officieux qui flattaient les passions de leur âge et entretenaient leur animosité mutuelle. Sévère, qui les observait, fit tous ses efforts pour les rapprocher et leur faire changer de conduite." Cette animosité conduira jusqu'au meurtre de Géta par Caracalla en 212.

Le camée ci-dessous dont la date de fabrication ne doit pas être très éloignée de la frappe de notre monnaie, nous montre l'image d'une famille unie: le couple impérial d'un côté et les deux jeunes princes de l'autre, Géta étant au fond en face de sa mère.


Camée représentant la famille impériale, de gauche à droite: Septime Sévère, Julia Domna, Géta et Caracalla (Bibliothèque nationale de France: Cabinet des monnaies, médailles et antiques - Paris)

samedi 28 novembre 2009

Une représentation inspirée de la statuaire archaïque grecque - Denier de Caracalla (Laodicée, 199)

C'est Claude, le quatrième empereur, qui introduit la personnification de l'Espérance sur les monnaies. Elle est représentée tenant une fleur et relevant le pan de sa robe. La fleur symbolise l'espérance du fruit à venir et c'est pourquoi elle apparaît souvent sur les monnaies des Césars, les héritiers dont le règne à venir est plein d'espoir. Ce qui est remarquable, c'est que sa représentation, abondante dans le monnayage romain, reste cohérente durant trois siècles. Elle est figée dans une attitude archaïque et reprend le type de la statuaire grecque de la Corè. Un temple devait lui être dédié à Rome vers le "marché aux légumes", le forum olitorium.



n°C37

Dénomination: Denier

Empereur: Caracalla

Avers: IMP CAE M AVR ANT AVG P TR P II - Buste lauré, drapé à droite.

Revers: SPES PV-BLICA - Spes marchant à gauche, tenant une fleur de la main droite et relevant sa robe de la gauche.

Atelier (année de frappe): Laodicée (199)

Références: RSC 600 (25£) - RIC 341a (S) - BMC 697-8

Caractéristiques: Argent, 17 mm, 3.46 g, 12 h.

Note: La légende d'avers n'est active qu'en 199, car elle fait référence à la deuxième puissance tribunicienne. Ce type existe avec d'autres légendes d'avers datée (198) ou non datée (198-199) à Rome et Laodicée. 



Commentaire:

Le jeune Prince, il a autour de 10 ans, est ici désigné comme l'espoir de l'Empire. Il est depuis peu Auguste, donc théoriquement co-dirige ces immenses territoires avec son père. Il est donc tout naturel, qu'au commencement du règne de Caracalla, des monnaies à l'effigie de l'Espérance soient frappées. En réalité, c'est bien sûr Septime Sévère qui assure le pouvoir, mais il a voulu très tôt associé ses enfants afin de bâtir une nouvelle dynastie à l'image des Antonins.
La représentation du revers fait immanquablement penser à certaines statues archaïques grecques, sytèles funéraires ou statuettes en argile.


Corè corinthienne, fin du VIè siècle avant J.-C. - (Musée du Louvre - Paris) Copyright Musée du Louvre



Fragment de stèle dit "l'exaltation de la fleur", vers 470-460 av.J.-C. (Musée du Louvre - Paris)

samedi 21 novembre 2009

L'Empereur s'en va-t-en guerre - Denier de Septime Sévère (Laodicée, 197)

La profectio est le départ de l'empereur de la Ville. Il est à cheval tourné vers la droite (pour le retour, il est généralement vers la gauche), sa lance est pointée vers l'avant, car c'est un départ vers la guerre. Ce denier a été frappé à Laodicée au moment du lancement de la campagne parthique en 197. Voilà comment l'Histoire Auguste relate le départ de Sévère de Rome: Profectus dehinc ad bellum Parthicum est edito gladiatorio munere et congiario populo dato, "puis il partit pour la guerre contre les Parthes, après avoir donné un spectacle de gladiateurs et fait au peuple une distribution d'argent".


n°S55

Dénomination: Denier

Empereur: Septime Sévère

Avers: L SEPT SEV PERT - AVG IMP VIIII - Tête laurée à droite.

Revers: PROFEC-TIO AVG - Septime Sévère en habit militaire, à cheval passant à droite, tenant de la main droite une haste vers l'avant.

Atelier (année de frappe): Laodicée (197)

Références: RSC 580 (45£) - RIC 494 (S) - BMC W466-7 - BnF 6499

Caractéristiques: Argent, 18 mm, 3 g, 12 h. - Ex. Poinsignon

Commentaire:

A l'avers, la titulature porte mention de la VIIIIème acclamation impériale reçue en 197 après la défaite de Clodius Albinus à Lyon le 17 février. Le style du portrait est celui de Laodicée. Il fait partie du "nouveau style", même s'il n'a pas encore les caractéristiques des dernières émissions de cet atelier.
On peut se poser la question si ce départ est celui de Rome, dans ce cas la monnaie de Laodicée copie celle de l'atelier romain émise en 197. Si l'empereur est passé par Laodicée sur sa route vers la Mésopotamie, il peut alors s'agir du départ de cette cité syrienne afin de commémorer cet événement.

jeudi 12 novembre 2009

Un Mars pacifique sur un denier de Caracalla (Rome, 205)

Mars peut revêtir différentes formes en fonction de son attitude et de ses attributs: vengeur, victorieux ou protecteur (par les armes). Le sens est parfois accentué par l'épithète de la légende. Nous avons ici un dieu pacificateur, ce qui est plutôt étonnant si on connait les histoires de la mythologie impliquant Mars. En fait sur le monnayage et dans la religion romaine, la personnalité du dieu est parfois éloignée des histoires légendaires.
Regardons de plus près ce revers. La guerre est terminée, le dieu a le pied sur le casque de l'ennemi vaincu et la haste, cette longue lance, est ici renversée. Ainsi, elle n'a pas une attitude agressive et Mars a donc apporté la paix par la guerre. On pourrait illustrer cette symbolique en retournant le célèbre proverbe latin si vis pacem para bellum, "si tu veux la paix prépare-toi à la guerre": c'est par ce qu'il y a eu la guerre que maintenant il y a la paix. Enfin, le rameau que tient Mars à la main est un des symboles de la personnification de la paix: Pax.


n°C34

Dénomination: Denier

Empereur: Caracalla

Avers: ANTONINVS - PIVS AVG - Buste lauré, drapé à droite.

Revers: PONTIF TR P - VIII COS II - Mars nu, l'épaule gauche couverte d'un manteau, debout à gauche, posant le pied sur un casque, et tenant un rameau de la main droite et une haste renversée de la gauche.

Atelier (année de frappe): Rome (205)

Références: RSC 420a (25£) - RIC 80b (C) - BMC S481 - Hill 729 (C2) - BnF 6875

Caractéristiques: Argent, 18 mm, 3.43 g, 12 h.

Note: Le portrait de Caracalla n'est plus tout à fait enfantin, en 205 c'est un jeune homme de 17 ans. 

Commentaire:

A Rome, le principal temple dédié à Mars était le temple de Mars Ultor dédié en 2 av. J.-C. par Auguste en commémoration de la bataille de Philippes. Situé sur le forum du premier empereur, il avait huit colonnes corinthiennes en façade, mais il n'en reste plus que trois complètes, hautes de 17.70m, sur le côté droit. Dans la cella, la statue de Mars était conservée avec celles de Vénus et du Divin César. Ce temple est donc très liée à la famille julio-claudienne, Vénus étant son ancêtre légendaire. Il faut mentionner également que le temple du dieu guerrier conservait aussi une relique: l'épée de César ainsi que des enseignes prises aux ennemis. Enfin, les jeunes hommes de la famille impériale y recevait la toge virile, entièrement blanche après avoir porté durant leur enfance la toge prétexte qui est aussi celle des magistrats et qui est ornée d'une bande de pourpre. Ce rite de passage intervenait après 16 ans et donc Caracalla, représenté sur ce denier, devait l'avoir revêtue peu de temps avant la frappe de ce denier.



Podium du temple de Mars Ultor - Forum d'Auguste (Rome)




Colonnes du côté droit du temple de Mars Ultor - Forum d'Auguste (Rome)

mercredi 11 novembre 2009

Un antoninien de restitution pour Septime Sévère émis par Trajan Dèce

A la mort de Septime Sévère en 211, ses fils émettent des aurei, deniers et sesterces de consécration (CONSECRATIO) avec les légendes DIVO SEVERO PIO et DIVO SEPTIMIO SEVERO PIO. L'antoninien, dénomination introduite par Caracalla en 215 n'existait donc pas encore. Et pourtant il existe des antoniniens avec le portrait radié de Septime Sévère! Ils font partie de la série dite des "Divi" de Trajan Dèce émise en 250 afin de restituer les "bons" empereurs. Il existe deux types de revers avec toujours la légende CONSECRATIO: l'aigle ou l'autel.

n°S47

Dénomination: Antoninien

Empereur: Trajan Dèce

Avers: DIVO SEVERO - Tête radiée de Septime Sévère à droite.

Revers: CONSECRATIO - Aigle sur le sol, les ailes déployées, debout de face, incliné vers la droite, la tête vers la gauche.

Atelier (année de frappe): Milan (250)

Références: RSC 799 (70£) - RIC (Trajan Dèce) 95 (R2)

Caractéristiques: Argent, 22 mm, 4.5 g, 6 h. - Ex. Dumez

Note: La légende d'avers de la série des "Divi" est toujours au datif avec DIVO suivi du nom de l'empereur. Le portrait est nu comme souvent sur les monnaies de consécration, alors que les antoniniens d'empereurs en exercice sont souvent drapés, cuirassés etc. Au revers, l'aigle représente l'âme du divin empereur qui est monté rejoindre les dieux au ciel.


Commentaire:
En 250, Trajan Dèce dont la politique est axée sur le retour aux valeurs du passé, émet une série d'antoniniens de restitution. Il promulgue aussi un édit rendant le culte impérial obligatoire. A travers son émission monétaire, il entend ainsi honorer certains empereurs du passé (essentiellement des Ier et IIè siècles). Certains auteurs attribuent cette série à d'autres empereurs de Philippe à Gallien. Aujourd'hui, il est clair que c'est sous Trajan Dèce en 250 que ces antoniniens ont commencé à être émis, mais il est très probable que cela se soit poursuivi sous son successeur Trébonien Galle en 251. La série est attribuée traditionnellement à l'atelier Milan, mais certains la replacent à Rome.On ne s'étonnera pas de l'absence d'empereurs éphémères ou de "tyrans" dans cette série: Caligula, Néron, Domitien, les empereurs des guerres civiles de 68 et de 193 ou Caracalla. Par contre, on s'étonnera plus de l'absence de Claude, de Lucius Verus ou Jules César initiateur du nouveau régime. Enfin, la présence de Commode est elle aussi curieuse, mais il semble que la réhabilitation de Septime Sévère l'ait emporté sur la damnatio memoriae de 193.
Pour plus de détails sur cette intéressante émission monétaire, je vous invite à consulter le site de Joaquim Blay qui recense quasiment toutes les monnaies connues à l'heure actuelle. En particulier, il indique les liaisons de coins entre tous les exemplaires. L'exemplaire n°S47 présenté ici porte le n° de coin d'avers SE11 qu'il partage avec trois autres antoniniens (tous 3 avec l'aigle au revers) et le n° de coin de revers A049 qu'il ne partage qu'avec 2 autres monnaies: une autre pour Sévère (coin SE03) et une pour Nerva. 

samedi 7 novembre 2009

Une imitation et son modèle: la Providence sur un denier de Septime Sévère

Il y a d'un côté les émissions officielles et de l'autre les imitations. Ces dernières revêtent différentes réalités suivant leur finalité. Il y a d'un côté les faux pour servir, c'est-à-dire des monnaies destinées à tromper sciemment l'Etat et les usagers et à s'enrichir avec cette fausse monnaie. Ces espèces ne respectent généralement pas le poids officiel et en particulier le titre de métal précieux. Les monnaies sont alors souvent fourrées, c'est-à-dire qu'elles contiennent un noyau de métal vil entouré de métal fin (l'argent pour les deniers). Mais il y a aussi les imitations proprement dites et qui ne servent pas à tromper, mais plutôt à pallier les carences du pouvoir central en des périodes où l'approvisionnement en monnaies officielles se fait difficilement. Ce sont des monnaies dites de nécessité, souvent coulées dans des moules et qui utilisent des types existants, mais elles peuvent aussi être frappées. Dans ce cas, il faut graver un coin et le style souvent fruste montre clairement qu'il ne s'agit pas de faux qui auraient été immédiatement repérés et rejetés, mais des monnaies de nécessité. Dans les provinces éloignées ou chez certains peuples à la périphérie de l'Empire, le monnayage officiel peut aussi s'inspirer de monnaies romaines. On remarque très souvent dans ce cas une non-maîtrise de la langue latine et des symboles habituellement utilisés.

n°S3


n°S43

Dénomination: Denier

Empereur: Septime Sévère

Avers: SEVERVS AVG - PART MAX pour S3 ; L SEPT SEV PEET - AVG IMP VII pour S43 - Tête laurée à droite. 

Revers: S3: PROVID - AVGG - Providentia debout à gauche, tenant une baguette de la main droite et un sceptre de la gauche ; à ses pieds, un globe. S43: PRVIIC - AVCC - Même description que pour S3, mais sans le globe.

Atelier (année de frappe): Rome (200) pour S3; Frappe locale (après 200) pour S43.

Références: RSC 586 (25£) - RIC 166 (C) - BMC 197-9 - Hill 432 (C) - BnF 11043-6500 pour S3

Caractéristiques: S3: Argent, 18 mm, 3.23 g, 6 h; S43: Argent, 19 mm, 2.96 g, 5 h. - Ex. CGF Monnaies XXI n°2739

Note: L'imitation S43 n'est pas référencée. Cet exemplaire est cependant illustré au n°2739 du livre "Les monnaies romaines" de L. Schmitt.

Commentaire:
La monnaie officielle de l'atelier de Rome présentée ici a été frappée en 200 selon Hill. L'émission irrégulière qui imite ce revers, en omettant cependant le globe et en faisant des erreurs dans les légendes, possède cependant une titulature d'avers différente. En effet, le droit de cette imitation n'est pas copié du prototype romain avec sa légende active de 200 à 201, mais provient d'une émission antérieure où l'empereur fait mention de sa septième acclamation impériale (utilisée en 195-196). On pourrait alors penser que cette imitation pourrait être datée de 197. En effet, cette année-là, Septime Sévère émet une première monnaie d'argent avec la Providence au revers, mais avec la légende PROVIDENTIA AVG, c'est-à-dire la Providence de l'Auguste, Caracalla n'étant encore que César. Toutefois, notre imitation ne reprend pas ce type, mais bien le suivant en 200 avec la légende courte PROVID AVGG pour PROVIDENTIA et le pluriel pour les Augustes.

dimanche 25 octobre 2009

Junon sur un denier de Julia Domna (Rome, 209)

Junon est une des déesses réservées au monnayage des impératrices. Elle préside aux différents moments importants de la vie des femmes: mariages et accouchements. Elle fait partie de la triade capitoline avec Jupiter et Minerve et est l'épouse de Jupiter, le dieu des dieux, qui est une des divinités les plus présentes sur le monnayage des empereurs. L'impératrice s'assimile ainsi à cette déesse importante du panthéon romain.



n°J2

Dénomination: Denier

Impératrice: Julia Domna

Avers: IVLIA - AVGVSTA - Buste drapé à droite.

Revers: I-V-N-O - Junon voilée debout à gauche, tenant une patère et un sceptre ; à ses pieds un paon.

Atelier (année de frappe): Rome (209)

Références: RSC 82 (25£) - RIC S559 (C) - BMC SC38-9 - Hill 1029 (C) - BnF 1 ex. (J&M Delepierre 1966)

Caractéristiques: Argent, 19 mm, 2.15 g, 12 h.

Note: Selon le classement de Hill, cette monnaie s'intègre dans une émission (la 29è) dominée par la sixième libéralité de Septime Sévère et de ses fils. 

Commentaire:

Junon est ici représentée dans une attitude cultuelle, elle est voilée et porte un sceptre long symbole de son pouvoir et une patère pour le sacrifice. Elle est accompagnée du paon, son animal-attribut principal comme l'aigle l'est pour Jupiter. Dans la mythologie, Argus était un géant avec cent yeux dont cinquante restaient ouverts pendant que les cinquantes autres étaient fermés durant le sommeil. Junon  lui confia la garde d'Io changée en vache, mais Mercure l'endormit avec sa flûte et lui coupa la tête. Triste, Junon répandit alors les yeux d'Argus sur la queue du paon.
Ce type monétaire inaugurée par Sabine, l'épouse d'Hadrien, a été très populaire sous les Antonins et les Sévères, de nombreuses impératrices l'utilisant sur leurs monnaies.



Junon et le paon sur un groupe statuaire représentant la triade capitoline (Musées du Capitole - Rome)

samedi 17 octobre 2009

Le décompte des Libéralités pour Caracalla (Rome, 211)

Les largesses de l'empereur envers le peuple étaient enregistrées sur le monnayage à travers le type de la Libéralité en tant que personnification seule ou sur des scènes plus complexes de distribution avec plusieurs personnages. Les Libéralités étaient numérotées. En 211, sous le règne conjoint de Caracalla et Géta, une sixième Libéralité est consignée. Les premières largesses de Caracalla en tant qu'Auguste apparaissent alors qu'enfant il règne conjointement avec son père, mais ne sont pas forcément enregistrées sur le monnayage. Et lorsqu'elles sont mentionnées, c'est avec la numérotation de son père! Ainsi en 209, une sixième libéralité avec la légende LIBERALITAS AVGG VI (en réalité la cinquème pour Caracalla) est émise. Deux ans plus tard, Septime Sévère est mort et à l'occasion des victoires passées en Bretagne une distribution a nouveau lieu, elle est alors commémorée sur les monnaies avec la légende LIBERALITAS AVG VI. Outre le fait que Caracalla aient à deux ans d'écart à nouveau une sixième Libéralité, on peut s'étonner que Géta ne soit pas mentionné en tant qu'Auguste. En fait, uniquement sur les monnaies où apparaissent des scènes de distribution (donc avec les deux Augustes) on voit la marque du pluriel: LIB ou LIBERALITAS AVGG VI ET V. Ici la sixième Libéralité ne concerne que Caracalla, d'où le singulier AVG. Dans cette même émission, Géta utilise le même type que son frère mais avec la légende LIBERALITAS AVG V. Notons enfin que Caracalla est avec Commode le "recordman" du nombre de libéralités (huit).



n° C19

Dénomination: Denier

Empereur: Caracalla

Avers: ANTIONINVS PIVS - AVG BRIT - Tête laurée à droite.

Revers: LIBERA-LI-TAS AVG VI - La Libéralité debout à gauche, tenant une tessère et une corne d'abondance.

Atelier (année de frappe): Rome (211)

Références: RSC 129 (30£) - RIC 216 (S) - BMC SG76A-77 - Hill 1293 (S) - BnF 6740-1.

Caractéristiques: Argent, 18 mm, 2.7 g, 12 h.

Note: On observera à l'avers des inscriptions à l'encre noire (des "3") qui sont certainement des marques d'inventaires faites par des marchands ou collectionneurs au XIXème ou XXème siècle.

Commentaire:

La Libéralité qui doit être une des qualités principales du Prince apparait très souvent dans le monnayage romain afin d'attester des événements où la générosité de l'empereur envers le peuple s'est manifestée. Cela se traduisait par des distributions principalement d'argent et de nourriture (Congiarium). Ce terme vient de l'expression "congios oléo pleno", car on distribuait à l'origine des récipients remplis d'huile.
La Libéralité est personnifiée par une femme tenant à la main une tessère ou un abaque. Cet instrument sert de table de calcul et est utilisé pour compter ce qui est donné lors des distributions. On le voit clairement sur le relief ci-dessous. De l'autre main, elle tient une corne d'abondance afin de rassurer le peuple sur l'ampleur des réserves de nourriture des greniers publics.



Scène de distribution sur l'arc de Constantin (Rome)

dimanche 11 octobre 2009

Mars Victorieux sur un denier de Géta (Laodicée, 202)

Mars, dieu de la Guerre, est ici casqué et porte la haste en avant et vers le haut, il se dirige vers la droite, prêt au combat. Néanmoins, la victoire est assurée car il porte un trophée sur son épaule. 
Ce type pour Géta ne semble exister qu'à Laodicée, alors que son père utilise abondamment la figure du dieu de la guerre (avec différentes légendes dont MARTI VICTORI) vers 198 à Rome. Cette émission fait donc écho aux victoires sur les Parthes au tournant du siècle.

n°G18

Dénomination: Denier

Empereur: Géta

Avers: P SEPTIMIVS GETA CAES - Buste, tête nue, drapé à droite.

Revers: MARTI - VICTORI - Mars casqué, nu, avec le manteau flottant, marchant à droite et portant une haste de la main droite et un trophée sur l'épaule gauche.

Atelier (année de frappe): Laodicée (202)

Références: RSC 76 (30£) - RIC 103 (S) - BMC S742-8

Caractéristiques: Argent, 19 mm, 3.88 g, 6 h. - Ex. CGB Rome VIII n°453

Note: Le catalogue Rome VIII est entièrement consacré au monnayage de Septime Sévère et sa famille de 193 à 211.

Commentaire:

On trouve pour Laodicée une bonne douzaine de types différents frappés pour Géta entre 198 et 202, date de fermeture de l'atelier syrien. Le style oriental, moins fin que celui de la moneta romaine, est cependant plsu expressif en particulier dans le traitement des portraits. On observera également sur ce denier que le dieu de la guerre est particulièrement bien "membré" ;-)
On trouvera sur le relief ci-dessous, un Mars nettement plus décent...


Mars sur le relief dit de Domitius Ahenobarbus (Musée du Louvre - Paris)

mardi 6 octobre 2009

La Victoire britannique - Denier de Septime Sévère (Rome, 210)

"Sévère tourna alors ses armes contre la Bretagne, parce qu'il voyait ses fils mener une vie intempérante et les légions s'amollir dans l'oisiveté, et cela, bien qu'il sût qu'il n'en reviendrait pas." C'est ainsi que Dion Cassius introduit la campagne de Bretagne qui ne semble pas liée à de prétendus raids de Calédoniens ou Méates dans la province romaine. Au printemps 208, la famille impériale au grand complet quittent l'Urbs pour le nord. Dès 209, les premières victoires sont signalées dans les émissions monétaires.


n°S38

Dénomination: Denier

Empereur: Septime Sévère

Avers: SEVERVS PIVS - AVG BRIT - Tête laurée à droite.

Revers: VICTORI-AE - BRIT - Victoria à demi nue assise à gauche sur des boucliers, appuyant un bouclier sur son genou et tenant une palme.

Atelier (année de frappe): Rome (210)

Références: RSC 731 (65£) - RIC 335 (S) - BMC G61-2 - Hill 1135 (S2) - BnF 6543

Caractéristiques: Argent, 18 mm, 2.89 g, 12 h. - Ex. CGB Rome VIII n°347

Note: Selon Hill, ce denier fait partie d'une émission spéciale (la deuxième du genre) consacrée aux victoires britanniques qui présente Victoria dans différentes attitudes, mais toujours avec la légende VICTORIAE BRIT.

Commentaire:

La Victoire porte ici un de ses attributs traditionnels la palme. On y voit aussi trois boucliers, deux qui servent de siège et un troisième qui est porté sur un genou. Le bouclier des soldats défaits est aussi un objet souvent associé à Victoria. L'empereur porte sur ce denier le titre de Britannicus qu'il étrenne avec cette émission spéciale composée pour Septime Sévère uniquement d'aurei et de deniers. Elle fait certainement état des premières, mais difficiles victoires, obtenues en 209 sur les Calédoniens et Méates. Un traité est signé et les Bretons abandonnent du territoire au profit des Romains. Cependant, une nouvelle expédition est nécessaire en 210 après rupture du traité de paix.

Bas-relief représentant un amoncellement de boucliers (Antiquarium Palatino -Rome)

dimanche 4 octobre 2009

Le troisième type de coiffure pour Plautille - Denier avec Concordia (Rome, 202)

L'année 202 concentre un grand nombre de monnaies pour Plautille du fait de son mariage avec le fils aîné de Septime Sévère, Antonin plus communément appelé Caracalla. Les types à la Concorde (personnification ou entre époux) sont variés au niveau des légendes de droit et de revers et dominent exclusivement les émissions de la jeune fille cette année-là. Quasiment tous les types de coiffure portés par la nouvelle Augusta durant les quelques années où on frappe monnaies pour elle sont présents dès 202. Ces variations capillaires permettent de dater relativement les monnaies entre elles.


n°P5

Dénomination: Denier

Impératrice: Plautille

Avers: PLAVTILLA - AVGVSTA - Buste drapé à droite (portrait Pb var).

Revers: CONCORDIA - AVGG - La Concorde debout à gauche, tenant une patère de la main droite et un sceptre de la gauche.

Atelier (année de frappe): Rome (202)

Références: RSC 1 (45£) - RIC 363b (S) - BMC 414-5 - Hill 585 (C) - BnF 1ex. (J&M Delepierre 1966)

Caractéristiques: Argent, 18mm, 3.35g, 11h. - Ex. CNPR Poindessault

Commentaire:

Les coiffures de Plautille peuvent être décrites en fonction du sens des ondulations des crans et la position du chignon. Sur les premières émissions, la coiffure comporte des tresses ou crans horizontaux et un chignon porté haut. Au cours de cette année 202, la coiffure va évoluer avec les tresses qui vont se verticaliser et s'affiner et un chignon qui va progressivement descendre le long de la nuque. Sur la monnaie présentée ici, les rides formées par les crans sont obliques, voire déjà quasiment verticales et le chignon très bas à l'arrière de la tête. Alors que l'impératrice-mère Julia Domna a une coiffure qui n'évolue pratiquement pas au cours des années, l'adolescente Plautille modifie sa coiffure fréquemment. Sur la photo ci-dessous, on peut voir un buste attribué à la jeune fille avec le même type de coiffure que sur la monnaie. Chronologiquement, il s'agit du troisième type de coiffure (sur cinq) pour Plautille.


Buste de Plautille - Museo Nazionale / Palazzo Massimo (Rome)

mardi 29 septembre 2009

Un trophée sur un denier de Septime Sévère (Emèse, 194)

Les trophées sont avec la Victoire, un thème militaire récurrent sur les monnaies romaines. Les Gaulois avaient déjà l'habitude d'élever des trophées avec les dépouilles des vaincus, en particulier ils clouaient la tête de leurs ennemis dans leur habitation. Quant aux Romains sur le champ de bataille, ils accrochaient aux arbres les armes des vaincus. La représentation monétaire classique du trophée est le trophée anthropomorphe où il prend l'allure d'un guerrier: une cuirasse autour d'un tronc d'arbre représente le corps, un casque orne le sommet pour la tête, enfin armes et boucliers sont accrochés au niveau de deux branches horizontales et formant les bras. Parfois des armes, voire des captifs se trouvent au pied du trophée.


n°S42

Dénomination: Denier

Empereur: Septime Sévère

Avers: IMP CAE L SEP SEV PERT AVG COS II - Tête laurée à droite.

Revers: INVIC-T-O IMP - Trophée au pied duquel sont: à gauche un casque et une enseigne (?) ou un javelot; et à droite deux boucliers et deux javelots.

Atelier (année de frappe): Emèse (194)

Références: RSC 232 (30£) - RIC 389 (S) - BMC W365-6 - BnF 6343-7

Caractéristiques: Argent, 3.25g, 17.5mm, 6h. - Ex. FAC

Note: il existe de nombreuses variantes de ce type oriental: variantes de légendes d'avers et légendes fautées de revers. Un autre type avec trophée nomme explicitement au revers ce symbole militaire victorieux : INVICTO IMP TROPAEA.
Commentaire:
Ce denier qui est daté du deuxième consulat de Septime Sévère (194), mais qui a peut-être aussi été frappé l'année suivante, commémore les victoires de l'empereur sur son rival Pescennius Niger. Contrairement aux trophées sur les monnaies plus tardives et rappelant les victoires Parthiques, il n'y a pas de captifs aux pieds du trophée, mais des armes romaines. Le casque au pied du trophée présente un protège-nuque, ainsi qu'un panache. Selon Yann le Bohec, "cet élément de la guerre psychologique visait à faire paraître plus grands les hommes s'avançant dans la plaine." Du même côté que le casque, un objet est planté au sol, il semble qu'il s'agisse d'une enseigne de manipule. Sur d'autres exemplaires, on voit clairement qu'il s'agit d'une lance. A droite et sur le trophée, les boucliers sont ovales et il s'agit effectivement du modèle le plus répandu à cette époque dans les légions. Les armes offensives étaient principalement le gladius (épée courte) remplacée progressivement par l'épée longue et le pilum (javelot).

Détail d'un trophée sur le sarcophage de Portonaccio daté des environs de 190 (Museo Nazionale Romano, Palazzo Massimo - Rome)

samedi 19 septembre 2009

Un type dédié traditionnellement aux impératrices: Pudicitia (Rome, 205)

Pudicitia, la Pudicité ou Pudeur, est un type qui apparait sous Hadrien et qui sera repris régulièrement au cours des IIè et IIIè siècles. Elle est souvent associée aux impératrices qui revendiquent, en bonne matrone romaine, cette qualité morale.


n°J13

Dénomination: Denier

Impératrice: Julia Domna

Avers: IVLIA - AVGVSTA - Buste drapé à droite.

Revers: PVDI-CITIA - La Pudeur voilée assise à gauche, regardant à gauche, portant la main droite à son sein et posant la main gauche sur son siège.

Atelier (année de frappe): Rome (205)

Références: RSC 168 (25£) - RIC 576 (C) - BMC SC72note - Hill 701 (R2)

Caractéristiques: Argent, 17mm, 2.75g, 1h. - Ex. iNumis VSO 2 n°168

Note: Il existe plusieurs types de Pudicitia pour Julia Domna, à Rome et Laodicée, sous Septime Sévère et sous Caracalla. Les attitudes de la personnification peuvent aussi changer, en particulier le visage qui peut être de face ou à gauche et la position des mains: sur le visage, la poitrine ou l'accoudoir.

Commentaire:

Pudicitia apparait très souvent voilée afin de cacher ses appâts féminins. Elle représente la chasteté, la modestie et la loyauté à l'époux. Même si elle est souvent réservée aux monnayage des personnages féminins de la famille impériale, la Pudeur est une qualité qui concerne aussi les hommes. De plus, elle n'est pas seulement une idée abstraite, ainsi l'apparence physique donne des indications sur la moralité de la personne. De même, la façon dont elle se comporte en public révèle ses qualités morales. Des statues montrent l'allure de la personnification et donnent aux femmes un exemple à suivre.


Statue de Pudicitia (Musée Chiaramonti - Vatican)

lundi 14 septembre 2009

Un même type sur un denier et un antoninien: Sol au fouet (Rome, 217)

Dans sa monographie consacrée au monnayage de la famille de Septime Sévère à l'atelier de Rome, P. V. Hill applique la théorie des cycles développée par R. A. G. Carson dans le volume VI du catalogue du British Museum. Un même type est frappé par officine pour tous les métaux confondus dans un ordre bien déterminé. Par exemple, on frappait d'abord l'or avec le type 1 dans l'officine 1, le type 2 dans l'officine 2, etc. puis les deniers d'argent avec le type 1 dans l'officine 1 et ainsi de suite.
Les deux monnaies présentées ici montrent le même type de revers daté de la XXè puissance tribunicienne (217) avec Sol debout tenant un fouet. Elles ont été frappées lors de la dixième et avant-dernière émission de Caracalla.


n°C48


n°C23

Dénomination: C48: Denier ; C23: Antoninien

Empereur: Caracalla

Avers: ANTONINVS PIVS AVG GERM - Tête laurée à droite pour C48 et buste radié à droite, drapé et cuirassé, vu de l'arrière pour C23.

Revers: P M TR P XX COS IIII P P - Sol, radié, debout à moitié à gauche, levant la main droite et tenant un fouet dans la main gauche.
Atelier (année de frappe): Rome (217)

Références: C48: RSC 389 (25£) - RIC 293d (C) - BMC 194 - Hill 1587 (R) - BnF 6868; C23: RSC 390a (65£) - RIC 293f (S) - BMC 191 - Hill 1581 (R).

Caractéristiques: C48: Argent, 19mm, 3.2 g, 12h - Ex. Platt ; C23: Argent, 21mm, 4.88g, 12h. - Ex. CGB

Commentaire:

L'année 217, dernière année de règne de Caracalla, a vu un changement dans la continuité des types émis. Outre de nouveaux revers célébrant les victoires parthiques, les anciens types apparus avec les premiers antoniniens en 215 et maintenus en 216 sont prolongés en 217, mais avec de légères variantes: lion radié bondissant au lieu d'être passant, Sérapis tenant une couronne à la place de la main levée ou Jupiter tenant son foudre vers le haut au lieu du bas. Le Soleil avait un globe sur les premières émissions d'antoniniens. En 217, cet attribut est remplacé par le fouet de l'aurige, symbole de la conduite du char du soleil et signe d'invincibilité. Si vous êtes intéressés par ce type monétaire, je vous invite fortement à visiter l'excellent site de l'Helvien sur la figure du Soleil sur les monnaies romaines: http://soleilmonnaies.free.fr/mapage1/index.html

mardi 1 septembre 2009

Nobilitas: une personnification rare dans le monnayage romain - Denier de Géta (Rome, 199)

Cette personnification, rare dans le monnayage romain, apparait sous Commode et sera assez peu utilisée après l'emploi fait par les Sévères (Philippe I ou Tetricus II par exemple). Elle est en général utilisée pour les successeurs héréditaires au trône afin de souligner leur haute naissance. Ce denier entre donc parfaitement dans la politique de mise en place d'une nouvelle dynastie par Septime Sévère et dont le monnayage se fait l'écho (voir: SEVERI PII AVG FIL ou IMPERII FELICITAS)


n°G9

Dénomination: Denier

Empereur: Géta (César)

Avers: P SEPT GETA - CAES PONT - Buste, tête nue, drapé à droite.

Revers: NOBI-LITAS - La Noblesse debout à droite, tenant un sceptre de la main droite et le palladium de la gauche.

Atelier (année de frappe): Rome (199)

Références: RSC 90 (35£) - RIC 13a (S) - BMC SC223-7 - Hill 414 (C2)

Caractéristiques: Argent, 19mm, 3.22g, 11h. - Ex. HD Rauch

Commentaire:

Bien que le type soit explicité par la légende, les deux attributs portés par Nobilitas montrent par quel biais la Noblesse doit être acquise: la valeur au combat (la haste) et la sagesse dans le gouvernement (le Palladium en lien avec Minerve). Commode a utilisé le premier ce type et il semblait naturel pour lui puisqu'il descendait d'une illustre famille d'empereurs parmi les meilleurs que Rome ait connu. Pour Géta, il en est autrement, il est le fils d'un homme parvenu au pouvoir à la suite d'un coup d'état militaire, le véritable premier grand homme de la famille. Cette famille n'est pas de la plus haute noblesse, Sévère est provincial (africain), certainement de souche punique et est devenu membre de l'ordre sénatorial au cours de sa carrière, son père n'étant que chevalier. Il y a donc un certain décalage entre la réalité familiale et la propagande mettant en avant les fils de Septime Sévère.

samedi 29 août 2009

Une légende originale: SEVERI PII AVG FIL (Rome, 199)

La légende de revers rappelle que le jeune empereur Caracalla (il est Auguste depuis l'année précédente) est le "fils de Sévère Pieux et Auguste". Encore une fois, on a affaire ici au message politique de Septime Sévère qui instaure une nouvelle dynastie et privilégie les liens du sang à l'adoption du meilleur candidat à la conduite de l'Empire. Il se rattache donc plutôt à Marc Aurèle qu'aux premiers Antonins.


n°C51

Dénomination: Denier

Empereur: Caracalla

Avers: ANTONINVS - AVGVSTVS - Buste drapé et cuirassé à droite.

Revers: SEVERI - PII - AVG FIL - Caracalla en habit militaire debout à gauche, tenant une Victoriola sur un globe de la main droite et une haste de la gauche; à ses pieds un captif assis à gauche dans l'attitude de la tristesse.

Atelier (année de frappe): Rome (199)

Références: RSC 590 (30£) - RIC 45 (C) - BMC S172-3 - Hill 413 (S)

Caractéristiques: Argent, 3.64 g, 19 mm, 12 h. - Ex. FAC

Commentaire:

L'habit militaire est composé de caligae, les chaussures à clous, d'une tunique et parfois comme on le voit sur la monnaie, de vêtements à franges, les cirratae militares ou castrenses. Le ceinturon fait généralement la fierté du soldat, car il est interdit aux civils. Sur le haut du corps l'empereur porte une cuirasse qui est généralement décorée (Gorgone, griffons, etc.) comme on peut le voir sur les statues impériales. Enfin, on distingue le paludamentum, le manteau du général qui pend dans le dos.


Détail d'un vêtement militaire sur une statue de Marc Aurèle - Musée du Louvre (Paris)
Le captif devant Caracalla est assis, les mains certainement liées, dans une attitude de tristesse et de soumission, il a été vaincu par l'empereur et la différence de taille entre les deux personnages est éloquente. Ce prisonnier est un archétype du barbare: il porte un bonnet phrygien comme les statues de Daces de l'époque de Trajan et des vêtements très éloignés de ceux des Romains. On retrouve ces personnages sur de nombreuses monnaies en particulier au pied de trophées. Il s'agit ici d'une référence à la victoire sur les Parthes.


Captif assis - Musée du Louvre (Paris)

vendredi 21 août 2009

Une représentation du bûcher funéraire sur un denier de consécration de Septime Sévère (Rome, 211)

Le 4 février 211, Septime Sévère meurt à Eburacum (York) lors de la campagne de Bretagne. La cérémonie de crémation de l'empereur défunt a lieu sur place en présence des proches et de l'armée.
Voici comment Dion Cassius relate ces événements:
Son corps, paré à la manière militaire, fut ensuite porté sur un bûcher, et les soldats, ainsi que ses fils, défilèrent autour par honneur [decursio, ndlr]; ceux des assistants qui avaient des récompenses militaires les jetèrent sur le bûcher, et le feu y fut mis par ses fils. Après cela, les os, renfermés dans une urne de porphyre, furent conduits à Rome et déposés dans le monument des Antonins. On rapporte encore que, peu d'instants avant sa mort, Sévère fit venir cette urne, et que, la touchant de ses mains, il dit: "Tu contiendras un homme que l'univers n'a pas contenu".


n°S50

Dénomination: Denier

Empereur: Septime Sévère

Avers: DIVO SEVERO PIO - Tête nue à droite.

Revers: CONSECRATIO - Bûcher funéraire à quatre étages avec un quadrige de face au sommet.

Atelier (année de frappe): Rome (211)

Références: RSC 89 (90£) - RIC 191F (S) - BMC C27 - Hill 1234 (R3) - BnF 6293-4

Caractéristiques: Argent, 19mm, 2.9g, 12h. - Ex. Beast Coins

Note: le nombre d'étages, le traitement de la statue sommitale et les ornements du bûcher peuvent varier en fonction des exemplaires. Ce denier a été frappé lors du règne conjoint de Caracalla et Géta à l'occasion d'une émission spéciale consacrée à l'apothéose de leur père (CONSECRATIO). La légende d'avers montre qu'il est désormais au rang des dieux.

Commentaire:

Sur ce denier est représenté le rogus, le bûcher funéraire, qui prend place au sein de l'ustrinum, le crematorium proprement dit. C’est lors de la consécration de Marc-Aurèle et Lucius Verus pour Antonin qu’apparaît pour la première fois sur une monnaie un bûcher funéraire. Il s'agit d'un monument de plusieurs étages (généralement quatre) qui sont ornés de niches avec des statues. Une guirlande végétale décore l'étage du bas, alors que le sommet est surmonté d'une statue impériale (souvent dans un quadrige) et de flambeaux au niveau des angles. C’est ce modèle d’Antonin qui va servir pour les monnaies des autres empereurs divinisés et entre autres pour Septime Sévère.


Une représentation moderne de la crémation des empereurs romains

L'actuel château Saint-Ange à Rome, ancien Mausolée d'Hadrien et des derniers Antonins a été l'ultime demeure des cendres de Septime Sévère.


Château Saint-Ange (Rome)

jeudi 20 août 2009

Un denier de Caracalla César avec la Félicité (Rome, 197)

En 193, après sa prise de pouvoir et l'élimination de Didius Julianus, Septime Sévère dut faire face à la concurrence de Pescennius Niger en Orient qui s'était aussi proclamé empereur. Afin d'éviter d'être débordé à l'ouest par un autre rival potentiel, Clodius Albinus alors gouverneur de Bretagne, l'empereur lui offrit de partager le consulat de 194 et l'associa au pouvoir avec le titre de César. Cela fit de lui un corégent et un successeur désigné. Or, Septime Sévère avait d'autres ambitions, il décida de se rattacher fictivement à la famille de Marc-Aurèle. Il remettait ainsi en place le procédé de succession héréditaire et dynastique qui avait prévalu à la fin du règne des Antonins. Il s'en suivit une rupture entre les deux hommes, Clodius Albinus se proclamant alors lui-même Auguste. Sévère demanda alors au Sénat de le déclarer ennemi public. En 196, Septime Sévère proclama son fils aîné Bassianus (Caracalla), César, ce qui attisa encore plus l'hostilité d'Albinus. Cette querelle se termina dans le sang le 19 février 197 avec la bataille de Lyon qui se solda par la victoire de l'empereur officiel.


n°C5

Dénomination: Denier

Empereur: Caracalla (César)

Avers: M AVR ANTON - CAES PONTIF - Buste, tête nue, drapé à droite.

Revers: IMP-ERII - FELICITAS - La Félicité, debout à gauche, tenant un caducée de la main droite, et portant un enfant sur le bras gauche.

Atelier (année de frappe): Rome (197)

Références: RSC 95 (35£) - RIC 9 (C) - BMC W199 - Hill 282 (C) - BnF 6722

Caractéristiques: Argent, 16mm, 3.01g, 12h.

Note: ce denier est typique des années 196-198 avec un flan court.

Commentaire:

Ce denier n'est pas le premier frappé pour Caracalla César, mais résume bien le message politique voulu par son père Septime Sévère. Le nom de règne du jeune César, il a neuf ans en 197, est Marcus Aurelius Antoninus, comme les derniers empereurs de la glorieuse dynastie précédente. Ce nom se retrouve à l'avers avec le titre de César, désormais attribué aux héritiers, Auguste étant réservé à l'empereur régnant, et celui de Pontife qui est une charge religieuse. Au revers, on a la Félicité de l'Empire (Imperium sous entendu Romanum) qui est apportée par l'enfant dans les bras de la personnification. Elle porte aussi le caducée, symbole de paix. Felicitas est abondamment traitée dans le monnayage romain, mais il s'agit ici de la seule fois où elle porte à la fois un caducée et un enfant.

mercredi 19 août 2009

L'Arrivée des Augustes - Denier de Septime Sévère (Rome, 202)

L'adventus, l'arrivée, est la contrepartie de la profectio, le départ. Généralement, l'empereur est tourné vers la gauche, car il revient vers Rome d'où il était parti. Ce denier a été frappé en 202 à l'occasion du grand retour de la famille impériale après la campagne parthique. Il s'agit du deuxième adventus célébré sur les monnaies de Septime Sévère. Le premier eut lieu en 196, au plus tard en juin 197 après les victoires sur les usurpateurs Pescennius Niger et Clodius Albinus. Mais à l'été 197, la famille impériale repart pour l'Orient pour ne revenir donc qu'en 202. Après ce retour dans la capitale de nombreuses festivités eurent lieu: triomphe, mariage de Caracalla et décennales de l'empereur.



n°S24

Dénomination: Denier

Empereur: Septime Sévère

Avers: SEVERVS - PIVS AVG - Tête laurée à droite.

Revers: ADVENT AVGG - Septime Sévère en habit militaire, à cheval à gauche, tenant une haste, et précédé d'un soldat à pied tenant un vexillum et menant le cheval.

Atelier (année de frappe): Rome (202)

Références: RSC 1 (45£) - RIC 248 (S) - BMC 304-6 - Hill 559 (S2) - BnF 6258-9

Caractéristiques: Argent, 18mm, 3.2g, 6h.

Note: Le redoublement de la lettre G dans la légende de revers ADVENT AVGG indique que les Augustes sont au nombre de deux: Septime Sévère et Caracalla. C'est le cas depuis l'accession à l'Augustat du fils aîné de l'empereur en 198. Lors du premier adventus en 196, la légende n'indiquait qu'un seul Auguste.

Commentaire:

Observons attentivement la scène du revers. Le soldat qui précède le cheval de l'empereur est casqué et porte un vexillum, étendard de la cavalerie romaine. Ce carré de tissu accroché à une traverse horizontale est l'insigne particulier de cette unité.


Détails de la colonne trajane (Rome)




Détail de l'arc de Constantin (Rome)

Quant à l'empereur, la barbe nous rend son portrait reconnaissable, son cheval est cabré, une des figures équestres les plus impressionnantes. Il salue ses troupes et le peuple qui l'acclame après ses victoires sur les Parthes. Il porte une haste, arme et symbole de son pouvoir militaire. Cette lance, à l'image d'un sceptre long, n'a pas de pointe; elle était remise en récompense au légionnaire qui s'était distingué sur le champ de bataille. L'empereur a revêtu le paludamentum, ce manteau pourpre hérité des généraux de la République, il est retenu à l'épaule par une fibule. Enfin, Septime Sévère est ceint de la couronne de laurier des généraux victorieux.