mercredi 15 août 2012

Le Soleil dans son quadrige sur un antoninien de Caracalla (Rome, 217)

Cet antoninien est daté de 217, la dernière année de règne de l'empereur Caracalla. En effet, la XXème puissance tribunicienne est gravée au revers de la monnaie. Cette monnaie est rare: dans le cadre d'une étude sur les antoniniens de Caracalla, j'avais noté 3 exemplaires de ce type (sur un total de 631, soit 0,48% des antoniniens rencontrés). De plus, ce revers n'existe qu'avec ce buste drapé et cuirassé vu de l'arrière, le plus utilisé en 217. L'existence de variantes avec un buste drapé seul est possible, car c'est le cas pour d'autres types de 217. Cependant, l'empereur étant assassiné en avril, il est possible qu'il y ait eu peu ou pas du tout d'exemplaires frappés avec cette variante de buste.


n° C107

Dénomination: Antoninien

Empereur: Caracalla

Avers: ANTONINVS PIVS AVG GERM - Buste radié, drapé et cuirassé vu de l'arrière. 

Revers: P M TR P XX COS IIII P P - Sol radié, monté sur un quadrige galopant à gauche, levant la main droite et tenant un fouet de la gauche.

Atelier (année de frappe): Rome (217)

Références: RSC / - RIC / - BMC 195A - Hill 1559 (R4) - BnF /

Caractéristiques: Argent, 22mm, 5.22g, 12h - Ex. Montay.

Note: Cette monnaie n'est pas référencée dans le Roman Silver Coins (RSC) III, pourtant l'ouvrage de référence le plus récent sur la période (1982). Il est donc absent également des ouvrages de référence plus anciens: Cohen ou RIC. Un exemplaire est présent dans les addenda du BMC, c'est certainement celui rencontré par Hill qui classe cette monnaie R4.

Commentaire:

Sol sur un quadrige apparaît sur le monnayage d'Hadrien, mais est véritablement popularisé sous les Sévères et on le retrouvera dans les émissions d'autres empereurs du IIIème siècle, comme sur cet impressionnant quadrige vu de face frappé sous Probus.
Sol bénéficie d'une popularité importante sous les Sévères, empereurs "orientaux" ainsi que dans l'armée. Caracalla fait frapper des monnaies avec ce dieu au revers chaque année à partir de 215. Durant la période républicaine et les débuts du principat jusqu'aux Antonins, Sol est généralement représenté afin de désigner l'Orient et de célébrer des victoires face aux peuples habitant les marges orientales de l'Empire. Mais à partir des Sévères, il prend une connotation plus religieuse, Sol étant une divinité solaire reprenant des éléments à la fois gréco-romain (Apollon, Helios) et oriental (Mithra). Le culte de Sol est alors très vivace et concurrence le christianisme qui lui aussi progresse dans l'Empire. Des empereurs comme Aurélien feront de Sol Invictus la divinité principale d'un panthéon qui ressemble de plus en plus à un monothéisme, sans l'être pourtant totalement.

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