dimanche 9 janvier 2011

Un denier pour la santé de Septime Sévère (Rome, 210)

Ce denier a été frappé en 210 pour la deuxième émission du règne conjoint de Septime Sévère, Caracalla et Géta. Septime Sévère est malade déjà depuis quelque temps, mais a quand même tenu à mener ses légions en Bretagne. Il a cependant voulu préparer sa succession et a depuis 209 associé aussi son fils cadet Géta au trône. Ce dernier n'était en effet que César depuis une dizaine d'années alors que l'ainé avait le titre d'Auguste depuis tout ce temps, malgré une différence d'âge d'à peine un peu plus d'un an entre les deux enfants. L'Histoire Auguste précise ainsi que "lorsque déjà la maladie mettait ses jours en danger, on dit qu’il envoya à son fils aîné le discours divin de Salluste, où Micipsa exhorte ses enfants à la concorde; mais ce dernier conseil d’un père fut sans effet sur le cœur de son fils, et Geta périt dans toute la force de l’âge, tandis qu’Antonin vécut longtemps pour être le fléau du peuple romain." Dion Cassius est plus précis sur le mal qui ronge l'empereur: la goutte. "Ils étaient à cheval ; car Sévère, bien qu'ayant la plante des pieds entamée par la maladie, n'en était pas moins monté à cheval, leur armée les accompagnait, celle de l'ennemi était même en vue" et "il avait le corps lourd, mais robuste, malgré la goutte qui l'avait beaucoup affaibli, l'esprit pénétrant et plein de vigueur".


n° S52

Dénomination: Denier

Empereur: Septime Sévère

Avers: SEVERVS - PIVS AVG - Tête laurée à droite.

Revers: P M TR P XVIII - COS III P PSalus, assise à gauche, nourrissant un serpent qui s'enroule autour de son bras droit ; le bras gauche repose sur l'accoudoir du trône.

Atelier (année de frappe): Rome (210)

Références: RSC 548 (30£) - RIC 236 (C) - BMC G20-1 - Hill 1081 (S) - BnF 6491.

Caractéristiques: Argent, 19mm, 3.4g, 12h.

Commentaire:

Salus est une personnification féminine dont l'attribut principal est le serpent. On la trouve également avec la patère et dans une moindre mesure avec le gouvernail, le sceptre ou la corne d'abondance. Un autel est souvent associé au personnage qui peut être debout ou assis. La dimension cultuelle des représentations de Salus est donc affirmée avec cet autel où s'enroule le serpent et avec la patère dont elle se sert pour nourrir le reptile.
Sous Tibère, le buste de Livie en tant que Salus apparait sur des dupondii. A partir de Néron, c'est la figure en pied avec la patère qui apparaît sur les monnaies, puis avec le serpent sous Galba. C'est cette représentation qui sera réutilisée durant les siècles suivants, comme sur notre denier.
F. Schmidt-Dick dans son Typenatlas, recense quatorze types de Salus debout et douze de Salus assise pour l'atelier de Rome. Certains types ont eu une postérité importante revenant régulièrement lors d'émissions des empereurs successifs.
Dans toutes les représentations, Salus porte un diadème, la stola qui est le vêtement se portant sur la tunique et la palla qui est le drap recouvrant l'ensemble du vêtement féminin. Lorsqu'elle est assise, c'est sur un trône, avec quelques fois un marchepied. On recense pour les règnes de Sévère à Caracalla, quatre types de Salus assise et un de Salus debout. Le type présenté ici est créé sous Septime Sévère, mais n'aura pas de postérité. On le trouve dans les trois dernières émissions de l'empereur africain, période où il est particulièrement affecté par la maladie.

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